Quand on pense à l’expatriation, un élément à prendre en compte est la situation économique du pays dans lequel nous vivons… pour moi, c’est la France, mon pays d’origine, même si je n’y vis plus actuellement. L’école de guerre économique (EGE) a pondu un rapport intéressant sur la question, fruit du travail de 70 de ses étudiants durant le mois de décembre 2017. Et le rapport est très documenté (sourcé lit-on plus souvent désormais). Je vous propose un petit résumé de cette étude.
L’industrie française est à bout de souffle, en rupture complète avec ce passé glorieux qui faisait de la France un fer de lance dans ce secteur. Le modèle économique français s’est tertiarisé… on produit désormais du service.
Le milieu industriel se restructure en se concentrant sur l’innovation et l’excellence, mais cela demande de gros investissement et cela laisse la porte ouverte à des prises de contrôle depuis l’étranger.
La mondialisation nous a exposé à une concurrence féroce, voire déloyale, amenant au fait que la maximisation des gains financiers est devenu une priorité, au détriment de tout le reste.
La désindustrialisation de la France a provoqué une importante perte d’emploi, que le secteur tertiaire n’a pas rattrappé. Les industries françaises sont parties chercher de la main d’oeuvre moins chère à l’étranger. Et s’il est vrai que des entreprises étrangères se sont implantées en France, ces dernières ne tiennent pas compte de la réalité quotidienne des salariés.
La tertiarisation ne s’est pas accompagnée d’un déplacement des activités économiques, renforçant ainsi la fuite des espaces ruraux des populations cherchant un emploi vers les grandes métropoles. Les zones à faible densité de population n’intéressant pas les décideurs politiques perdent de plus en plus accès aux subventions et à l’accès aux services comme les lignes de TGV. Cercle vicieux qui produit une concentration progressive dans les métropoles (centralisation des hopitaux, etc.). Donc, d’un coté on a une France urbaine qui est globalement bien fournie en infrastructures et en services, et de l’autre, une France Rurale qui se paupérise. Et cette “métropolisation” conduit également au déclin des petites et moyennes villes, on ne parle pas que de campagnes ! L’intercommunalité devait répondre à cela en réduisant la pression fiscale des petites communes, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Aujourd’hui, on parle de véritable fracture territoriale.
En Europe, une personne est considérée comme comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 60% du niveau de vie médian de sa catégorie de population. En France, la pauvreté a baissé jusqu’au début de la désindustrialisation (1970–1990). Elle ne baisse plus désormais. Elle oscille depuis entre 13 et 14%.
A cela, il faut ajouter une population vieillissante: il y a autant de personnes de plus de 60 ans que de moins de 20 ans. Mais d’ici 20 ans, on sera plus proche du 32% contre 22% respectivement. Et cela, c’est sans compter le taux d’infraction et de violence qui sont corrélés au taux de chômage des jeunes.
Vous pouvez accéder au rapport complet via ce lien. L’analyse tourne autour de la désindustrialisation et de la fracture territoriale. Sans vraiment répondre à la question posée, le rapport n’est guère enthousiaste sur l’avenir de la France et des solutions proposées par nos gouvernements successifs. C’est même l’inverse qui se produit. On parle de “Baisse du niveau de vie”… avec une érosion migratoire de la “matière grise”, mais le sujet est surtout traité d’une région à l’autre, sans se positionner véritablement sur la plan national. L’hypothèse qui est avancée est celle d’un appauvrissement par la désintégration du maillage national. En d’autres mots, en l’absence d’une politique de soutien aux territoires, on va assister à une dislocation générale de l’ensemble, aboutissant à une fragilisation des régions les plus fortes (et ne parlons même pas des autres).
Voilà, rien de très optimiste, mais c’est intéressant de constater les différents fossés séparant les régions. Je vais essayer de répondre de mon coté à la question en rappelant que la dette “publique” française a passé la barre des 2000 milliards (d’euros, pas de copeks) et que ce n’est que le sommet de l’iceberg. A ces 2000 milliards, il faut ajouter 4000 milliards qui disparaissent miraculeusement du passif par le jeu d’écritures comptables et de règles pour le moins esotériques. Et il ne faudra pas compter sur les grosses fortunes françaises qui peuvent de rendre apatrides du jour au lendemain, ni sur tout une France qui ne possède rien et qui vit de l’aide sociale. Alors, qui va devoir passer à la caisse ? Ce n’est pas pour rien que certaines lois ont été passées en catimini pour permettre à l’état français et aux banques de se servir directement sur nos comptes bancaires et plus récemment, sur les assurances vie. A mettre cela en balance avec une bulle immobilière sans précédent qui ne tient que par des taux d’intérêt bas… et qui pourtant montre des signes d’éclatement prochain. Personnellement, je ne parlerai pas d’une France qui s’appauvrit, mais d’une France en dépôt de Bilan si on utilise le champ sémantique de l’entreprise, et du sur-endettement pour celui du particulier. A quand les bons alimentaires ? Non, il y a encore le RSA pour mettre sous sédation une population qui ne voit plus son avenir, mais qui ne crève pas encore la dalle.
Et pour finir sur une note d’espoir, je vous rappelle ce fameux adage “courage, fuyons” (c’est peut-être juste un film après tout) … à moins que cela ne soit “les rats quittent le navire”. Peu importe, il parait que la nation c’est mal, que c’est la guerre, etc… alors optons pour l’expatriation et vivre une belle vie… là où on peut, façon nomades ! “Car on ne vit qu’une fois… et encore!” Alors, restons mobiles !