L’Apprentissage, ou l’art de ne pas “tout contrôler” dans un premier temps

En regar­dant la vidéo de Jor­dan Peter­son que vous trou­verez en fin d’ar­ti­cle, je suis tombé sur ce con­cept: “Tout le monde est curieux. Pour­tant, appren­dre est une souf­france pour beau­coup. Pour Jor­dan, c’est la vitesse d’apprentissage qui pose prob­lème. Cela fait souf­frir quand la vitesse n’est pas adap­tée. Trop rapi­de, et on souf­fre”. Et j’ajouterais “Trop lente et on s’ennuie”.

Finale­ment, appren­dre, s’adapter à son envi­ron­nement, c’est comme “surfer”, “il faut rester en haut de la vague sans tomber. On est entre le sta­tique et le chaos, et c’est la mort de chaque coté”… C’est un peu brut dit comme ça. Mais ce que je retiens c’est surtout cela: il faut savoir être patient pour appren­dre et com­pren­dre de nou­velles choses. Il y a une dizaine d’années que je suis plus tolérant avec moi-même à ce sujet. Peut-être ai-je aus­si per­du en capac­ité cog­ni­tive.. mais avec le recul, “mieux vaut un vieux moteur bien entretenu, qu’on con­naît bien, qu’un réac­teur incon­trôlable qui brûle tout le car­bu­rant avant de vous envoy­er dans le mur”. J’au­rais aimé qu’on m’ap­prenne tout cela à 20 ans… mais l’au­rais-je “enten­du” ?

Bref, pour moi, à chaque nou­veau domaine, dès qu’il y a trop d’informations… il y a une péri­ode de “brouil­lard”. J’ap­pelle cela “la péri­ode de con­fu­sion men­tale”. Je ne m’en offusque plus… je ne cherche pas à tout com­pren­dre en revenant aux bases;.. c’est stérile. J’accepte de “ne pas tout con­trôler”. J’accepte de ne pas tout com­pren­dre… et je me dis que plus tard, soit je trou­verai une nou­velle infor­ma­tion qui m’éclairera, soit je com­prendrai grâce aux aux infor­ma­tions dont je dis­pose déjà. Notre cerveau est ain­si: il accu­mule, accu­mule, jette cela ça et là — et c’est le bor­del… mais en arrière plan, il passe son temps à ranger dans les bons tiroirs et à faire des liaisons entre les con­nais­sances. Ordo ab chaos, l’or­dre nait du chaos. Alors, quand c’est suff­isam­ment rangé… les choses devi­en­nent plus évi­dentes, et on pro­gresse. Cela me ramène à cette vitesse dont par­le Peter­son. Si on est étu­di­ant et qu’on suit un cours… et qu’à chaque nou­velle ses­sion, on n’a pas rat­trap­er son retard de “range­ment intel­lectuel”… alors on souf­fre et on “apprend mal”.  Nor­male­ment, cela arrive peu, sauf si on est sur­chargé par ailleurs ou qu’on a pas les capac­ités intel­lectuelles qui nous per­me­t­tent de suiv­re le rythme. Per­son­nelle­ment,  je suis capa­ble de grandes choses — mais comme un tas de gens au final. Je ne suis pas quelqu’un dis­posant d’un cerveau “super per­for­mant” — mais je suis un besogneux. Avec un peu de temps, de patience, de courage, en revenant sur des principes clés… on y arrive. Plusieurs fois je me suis pris le mur de verre — j’ai douté par­fois de mes capac­ités — et j’en ai vu d’autres qui le pas­saient sans prob­lème. C’est ain­si. Mais moi aus­si j’ai finit par pass­er… c’est un peu comme cette his­toire du lièvre  et de la tortue — mais sans vouloir don­ner de leçons. Quand on est une tortue, on aurait préféré être un lièvre, mais si on apprend à faire avec, on peut faire de grandes choses aus­si.

Et puis pour finir, je dirais que le plus impor­tant n’est pas d’accumuler des infor­ma­tions, des con­nais­sances, voire des com­pé­tences divers­es. Le plus impor­tant, c’est de savoir se pos­er des ques­tions par rap­port à tout ce qu’on apprend et décou­vre. On dit que l’in­tel­li­gence se nour­rit de ques­tions et non de répons­es. D’ailleurs, plus on apprends et plus on doute — tout du moins, c’est ce qui serait salu­taire, mais force est de con­stater que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est aus­si le piège de l’é­go : on accu­mule des con­nais­sances comme cer­tains le font avec de l’ar­gent. Cela peut-être une course sans fin.

Il faut ali­menter la réflex­ion car c’est là que notre cerveau fonc­tionne le mieux en arrière plan. De plus, notre capac­ité à accroître nos con­nais­sances et nos com­pé­tences est lim­itée, ne serait-ce que par le temps. De fait, un appren­tis­sage “super­visé”, guidé par notre ques­tion­nement, est bien plus red­outable qu’une col­lecte hasardeuse d’information sur un sujet divers. Et c’est aus­si là qu’on se fait le plus plaisir — en se posant des ques­tions et par­fois, en trou­vant des répons­es. C’est comme gag­n­er un chal­lenge, c’est haute­ment stim­u­lant. C’est prob­a­ble­ment du à notre instinct de com­péti­tion. Oui, on peut entr­er en com­péti­tion avec soi-même, et cela peut se faire saine­ment.  C’est là qu’on pro­gresse sur un plan personnel.

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.