Et si sourire face à l’adversité était capable de la terrasser ? Mieux encore, d’en faire une alliée ?
La vie nous réserve son lot d’épreuves. Certains y voient un destin, un karma, d’autres, les conséquences logiques de ses actes… et pourquoi pas le hasard tout simplement ? Dans tous les cas, nous n’aurons pas de réponse, et est-ce réellement important ? Il faut être vraiment mou du bulbe pour penser que nous avons la pleine maîtrise de nos vies. C’est une illusion dangereuse, que l’on nourrit au travers de notre égo, quand nous avons l’impression que tout nous réussit… Mais cela ne dure qu’un temps… La jeunesse passe…
La vérité, c’est qu’on ne maîtrise pas grand-chose… mais, ça, c’est la vie qui nous l’apprend, et parfois durement. Nous n’avons que peu de contrôle sur ce qui nous arrive. Certains vont fumer toute leur vie sans avoir un cancer, et d’autres vont en avoir un très jeune… foudroyant et en décéder. La seule chose que l’on puisse faire, c’est tenter de réduire le risque en se basant sur les statistiques – mais on finirait par ne plus vivre. Il faudrait arrêter de manger, de respirer, de sortir…
Nous n’avons pas non plus beaucoup de contrôle sur ce que nous faisons. Cela vous surprend ? On pourrait parler de l’inconscient, de la pression sociale, de l’éducation… de ce qu’attend de nous notre entourage… de génétique. La vérité, c’est que nous avons déjà beaucoup de mal à contrôler ce que nous pensons. Tout semble destiné à nous laver le cerveau : la politique, la religion, les media, la société dans son ensemble. Comment savoir ce qui est à l’origine de chacune de nos décisions ? Avez-vous cette discipline visant à décortiquer chacun de vos choix pour connaître le cheminement logique ayant abouti à ces derniers? C’est probablement voué à l’échec… c’est le propre de l’homme que de prendre des décisions irrationnelles et de fabriquer ensuite une raison logique pour justifier cela. Au moins l’enfant ne ment pas quand il a fait une connerie et affirme ne pas savoir pourquoi.
On pourrait s’étendre sur tous ces concepts, mais ce n’est pas le but de ce billet de blog. D’ailleurs, tenter une percée emprunt d’un peu de philosophie sur un billet de blog est déjà une preuve de la naïveté de l’auteur de ces lignes. La vérité, c’est qu’on écrit souvent de la merde, régurgitée à partir d’un tas de bouquins, de réflexions glanées ça ou là… plus on sait de choses et moins on fait dans l’originalité. Notre cerveau n’est rien de plus qu’un gros estomac à digérer de l’info. Et en ce moment, la culture, c’est plus mac do que Bocuse… Toute idée semble être une sorte de parasite qui vient coloniser notre cerveau. La chose salutaire, c’est quand l’une chasse l’autre ou créé une nouvelle idée originale. C’est malheureusement fort rare.
La vie nous réserve son lot d’épreuves. Certains y voient un destin, un karma, d’autres, les conséquences logiques de ses actes… Mais en fait, nous n’y pouvons pas grand-chose. On peut juste espérer courir à travers un champ de mine sans que l’une d’elle n’explose. Je ne suis pas certain que quelqu’un ait déjà réussi… Peut-être Valérie, si elle me lit … oui, elle c’est possible, mais c’est un cas à part. C’est une nana que l’ont pourrait envoyer faire du déminage, même si elle n’a probablement aucun don pour cela. Il y a les « bénis de Dieux »… tout du moins, c’est l’impression qu’ils donnent, mais nous ne sommes pas dans leurs chaussures non plus… il me semble que c’est une vieille expression québecoise, mais je ne suis pas sûr.
Nous ne pouvons rien aux malheurs qui s’abattent sur nous, mais nous avons un autre pouvoir, beaucoup plus subtil. C’est celui de savoir prendre les choses. Je ne vous parle pas d’acceptation, ou de toujours voir le bon coté des choses… quoi que, cela joue aussi. Non, je pense à notre façon de réagir, de rebondir. Certains face à une terrible nouvelle vont s’effondrer pour ne jamais se relever. D’autres, vont plier, résister … parfois toucher le fond… mais finissent par se redresser. Qu’est-ce qui différencie les deux ? Oui, on peut parler du mental, c’est à dire une forme d’auto-discipline sur soi-même : ne pas se laisser envahir par l’émotion, ne pas laisser l’émotion prendre le contrôle de nous. Et tout cela s’apprend. Il y a aussi une certaine forme de savoir, de sagesse, d’expérience, qui chuchote au fond de nous que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Il y a des fois où on n’a pas la force de lutter… c’est peine perdue. Alors il faut serrer les fesses et attendre un jour meilleur. Mais quand celui-ci se présente, il faudra avoir accumuler assez de positif dans sa vie, avoir repris l’espoir en un meilleur avenir… même si quelques fois, cela s’apparente plus à une forme de foi que de logique… d’ailleurs, la logique est assez stérile dans l’ensemble. Quand on ne dispose pas d’argument pour se remonter, autant s’illusionner un peu. Demain peut-être meilleur… demain sera meilleur – et puis si c’est pas le cas, on verra bien. Chaque jour est source de défi, mais aussi de surprise et de créativité de notre part. Quelque chose arrivera peut-être, ou bien, j’aurais la bonne idée, celle que je n’ai jamais eue… et demain sera un meilleur jour. S’il m’apparaît quelques fois crétin de positiver à tout bout de champ, façon autruche, la tête dans le sol, au milieu d’un troupeau d’éléphants en panique… il m’apparaît aussi fort malsain que de vouloir se préparer au pire. C’est la peur qui est à l’origine de tout cela – il y a ce sentiment, cette sensation, qu’en prévoyant un max de problèmes, on arrive à en éviter certains. La vérité, c’est que appréhender la souffrance, c’est s’exposer au risque de souffrir deux fois. Encore une fois, c’est une question de curseur – savoir où le placer… Bien sûr que partir dans le désert sans une gourde en pensant « Inch Hallah » (Dieu y pourvoira) n’est pas dans notre mentalité. Et même en Afrique du Nord, on retrouve régulièrement des bédouins morts dans le désert par déshydratation. C’est une autre culture.
Le curseur… c’est l’histoire de la goutte d’huile de Paulo Coelho dans l’alchimiste… enfin, c’est mon interprétation. Je vous la redonne :
« Un père envoya son fils apprendre le “Secret du Bonheur” auprès du plus sage de tous les hommes. Le jeune homme marcha quarante jours dans le désert avant d’arriver finalement devant un beau château, au sommet d’une montagne. C’est là que vivait le Sage.
Notre héros entra dans le château, puis dans une salle d’où se dégageait une atmosphère intense. Le Sage parlait avec les uns et les autres et le jeune homme dû patienter deux heures durant avant que ne vienne son tour.
Le Sage écouta attentivement le jeune homme lui expliquer le motif de sa visite, mais lui dit qu’en préambule à la révélation du bonheur, il lui proposait de faire un tour dans le palais et de revenir le voir dans deux heures. En plus, ajouta le Sage en lui remettant une petite cuiller dans laquelle il versa deux gouttes d’huile: “Tout au long de votre visite, tenez cette cuiller à la main, en faisant attention de ne pas renverser l’huile.”
Le jeune homme commença à monter et descendre les escaliers du palais, en gardant toujours les yeux fixés sur la cuiller. Au bout de deux heures, il revint en présence du Sage.
“Alors demanda celui-ci, avez-vous vu les tapisseries de Perse qui se trouvent dans la salle à manger? Avez-vous vu le parc que le Maître des Jardiniers a mis dix ans à créer? Avez-vous remarqué les splendides parchemins de la bibliothèque?”
Le jeune homme, confus, dû avouer qu’il n’avait rien vu du tout, tant son souci avait été de ne pas renverser les gouttes d’huile que le Sage lui avait confiées.
“Eh bien retourne faire connaissance des merveilles de cet univers, lui dit le Sage. On ne peut se fier à un homme si l’on ne connaît pas la maison qu’il habite.”
Plus rassuré maintenant, le jeune homme prit la cuiller et retourna visiter le palais, en prêtant attention, cette fois, à toutes les œuvres d’art qui étaient accrochées aux murs et aux plafonds. Il vit les jardins, les montagnes alentour, la délicatesse des fleurs, le raffinement avec lequel chacune des œuvres d’art était disposée à la place qui convenait. De retour auprès du Sage, il relata de façon détaillée tout ce qu’il avait vu.
“Mais où sont les deux gouttes d’huile que je t’ai confiées?” demanda le Sage.
Le jeune homme, regardant alors la cuiller, constata qu’il les avaient renversées.
“Eh bien dit le Sage des Sages, c’est là le conseil que j’ai à te donner: le secret du bonheur est de découvrir les merveilles du monde entier, sans jamais oublier les deux gouttes d’huile dans la cuillère »
Voilà, cela me permet de rebondir sur le secret du bonheur : le véritable bonheur ne doit pas être conditionné par l’environnement extérieur. Mais comme vous ne pouvez pas tout maitriser, il vous reste votre manière de percevoir les choses. C’est l’histoire d’une autre cuillère, celle de Matrix… la cuillère peut se tordre comme notre perception des choses. Nous pouvons d’une part modifier notre perception de ce qui nous arrive, et de l’autre, modifier notre façon d’y réagir. C’est ça, se préparer à affronter l’adversité, sans ne compter que sur sa propre résistance. Car tout arc finit par se briser s’il est trop tendu. Et pensez à sourire… même si au début, c’est pour faire semblant, pour rester digne. Un matin, vous n’aurez plus à vous forcer, vous pourrez même rire.